Sur internet, via les réseaux sociaux, vous voyez passer de plus en plus de newsletters féministes, sur des thématiques variées. Investissement, aventures féministes, éducation militante… Comment expliquer ce boom ?
Passer le mot féministe, donner de la voix au combat… Le militantisme revêt bien des formes, et trouve désormais sa place dans le monde de l’infolettre.
Rose Lamy, Marie Albert et Anna Toumazo
Le féminisme a pour but d’offrir aux femmes la liberté à laquelle elles devraient d’ores et déjà avoir droit. Pas étonnant qu’autant de militantes se tournent vers un format d’expression aussi libre que la newsletter ! C’est le cas notamment de Marie Albert et de sa newsletter La lettre d’une aventurière, où la militante, autrice et journaliste raconte ses aventures féministes, dont son Survivor Tour contre les violences masculinistes. Un contenu engagé et engageant, au verbe piquant et au pouvoir de sensibilisation impactant. D’ailleurs, l’autrice compte annoncer la suite de ses aventures dans son prochain envoi. Stay tuned, et abonnez-vous !
“L’avantage de la newsletter, c’est que l’on touche directement le public à qui on l’envoie, contrairement aux réseaux sociaux, où l’algorithme peut reléguer certains contenus au second plan”, précise Marie. À travers ce format, l’autrice note également un rapport plus sain à ses abonné.es, et un engagement supérieur de la part de ceux-ci. “Sur les réseaux sociaux, je subis régulièrement des vagues de harcèlement, alors qu’en un an de newsletter, je n’en ai jamais subi une seule”, explique-t-elle, “Je reçois des dons et du soutien, au contraire”.
Comme Marie Albert, bien des féministes se tournent vers ce format pour exprimer leur militantisme, et diffuser cette parole directement dans vos boîtes mail. Ce choix n’est pas anodin, et est la résultante directe de la puissance de résonance des infolettres.
Amélia Matar, à l’origine de La lettre d’Amélia, newsletter fraîchement arrivée sur Kessel, en est la preuve. Là où il y a de la liberté, il y a aussi de la puissance. Son premier billet, envoyé le 8 mars, date symbolique, questionne et remet les pendules à l’heure : “Suis-je une féministe radicale ?” Une question que bien des féministes se posent, et à laquelle Amélia donne une réponse structurée, sourcée et engagée. Ce travail de recherche, le féminisme en a besoin pour gagner encore un peu plus de place dans l’espace public. La newsletter, par son format et sa liberté de ton, ouvre la voie d’une puissance bienvenue dans cette lutte militante.
La newsletter n’est pas une plateforme à sens unique. Elle vous permettra de propager vos recherches et réflexions, certes, mais elle vous ouvrira aussi les portes d’échanges aussi divers qu’intéressants. Vos lecteurs et lectrices peuvent rebondir sur vos envois, et vous pourrez ainsi structurer votre discours au fil de ces rencontres virtuelles. Eh oui, la newsletter n’offre pas qu’une liberté d’expression, elle a aussi le pouvoir de tisser des liens entre l’auteur.ice, et sa communauté.
En offrant au monde votre plume par le biais d’une newsletter, vous vous entourez alors de personnes qui ont choisi de vous lire, comme une forme de soutien et de sororité.
À la différence des réseaux sociaux, où vos propos peuvent être lus par tout un chacun, y compris par des trolls violents et autres masculinistes, votre newsletter est soigneusement envoyée à vos lecteurs et lectrices, a priori en accord avec vos combats, ou en tout cas désireux et désireuses d’en connaître davantage sur le sujet. C’est donc un public averti qui vous lit, et peut échanger avec vous après chacun de vos envois. Via votre infolettre, vous créez in fine un sentiment de communauté.
Et si votre syndrome de l’imposture prend le dessus, Marie Albert a un message pour vous ! “Si vous avez envie de lancer une newsletter, c’est que vous avez quelque chose à dire, il n’y a donc aucune raison de vous auto-censurer. On a encore de la marge pour sortir des newsletters féministes, et je ne trouve pas du tout qu’il y en a de trop !” À chaque voix son envoi, il ne reste plus qu’à vous lancer !
Préparez vous pour la newsletter, de Rose Lamy.
La nudesletter, d’Anna Toumazoff
De l’autre côté, de Nesrine Slaoui
Vraiment super, de Victoire Tuaillon
Sérendipité, d’Anne Pédron-Moinard
Val Leroy