“Il y a un moment dans la semaine où on a le cerveau grillé. Notre newsletter trouve son utilité précisément à ce moment-là."

Dans CDLT (pour “cordialement”, ndlr), une newsletter aux punchlines mordantes, Séverine Bavon, Romain Brignier et Magali Pasquiers décryptent le monde du travail et ses travers. Pourquoi vous devez absolument vous y abonner ? “Parce que c’est le cookie de la vie !” dixit Séverine. Bien à vous.

InBox
5 min ⋅ 24/10/2022

InBox : Chère Séverine, d’où venez-vous ? Cordialement, InBox. 

Je suis une reconvertie des agences de publicité, particulièrement touchée et passionnée par l’évolution du travail en général. Je suis animée par l’envie de faire évoluer le rapport entre entreprises et talents, en dénonçant ce qui ne fonctionne pas dans le monde du travail. J’ai commencé par les agences, mais le sujet est bien plus large ! 

Pourquoi avoir opté pour une newsletter ?

J’ai testé plein de formats, et j’ai toujours tourné autour de l’écriture, même si je n’en ai pas fait mon métier. J’ai commencé à la grande époque des blogs, j’ai écrit pour la télé, j’ai été rédactrice en chef du site de mon master, puis j’ai hésité à devenir conceptrice-rédactrice dans le monde de la pub, avant d’intégrer plutôt la stratégie… Et aujourd’hui la newsletter me rappelle mes anciennes amours : le blog ! J’y retrouve l’espace pour pouvoir développer une pensée, et une liberté de ton qui m’appartient. Il y a un contrat éditorial très clair et sain entre l’auteur.ice et les lecteur.ices d’une newsletter. 

C’est cette liberté qui vous plaît ? 

C’est l’espace qui me plait ! Je suis une grande adepte de Twitter, où on est toujours dans la recherche de punchlines et de condensation de la pensée, ce qui est top, mais je trouve aussi du plaisir à me plonger dans des formats longs. D’ailleurs, les médias traditionnels suivent cette tendance. Dans une vie où tout doit être court, pitché, ça fait plaisir de retrouver un format qui permet de développer de la pensée. 

Que peut-on trouver dans CDLT

Au début, cette newsletter portait plutôt sur l’analyse du secteur de la pub et sur le mal que les entreprises peuvent faire à leurs talents. Et puis ça a évolué, j’y parle toujours de stratégie, j’analyse encore ce milieu, mais j’ai aussi élargi cette réflexion au monde du travail. On parle management, relations saines au travail, du lol, de la mauvaise foi… Mon but, c’est de faire rire, créer une réflexion, une conversation, et faire des jeux de mots, même mauvais ! 

C’est un peu du LinkedIn, mais en plus chill ? 

C’est une bonne façon de résumer CDLT ! J’ai d’ailleurs fait un post sur les « personal branleurs ». LinkedIn, c’est à la fois le pire et le meilleur du travail. C’est un environnement où l’on partage sincèrement nos réussites, nos succès, mais c’est aussi un endroit où des personnes ouvrent grand leurs bouches, alors même qu’elles ne travaillent pas tant que ça. Le problème, c’est que ces personnes deviennent très visibles en racontant… N’importe quoi ! 

C’est une immense source d’inspiration pour moi, parce que c’est un réservoir inépuisable de bullshit, mais en même temps j’ai une conviction profonde : le travail, c’est ce qui a le plus évolué depuis la pandémie. LinkedIn, c’est le miroir grossissant de ce changement. Même s’il y a 60% de n’importe quoi sur ce réseau, on voit tout de même cette évolution ! 

À la différence de LinkedIn, dans une newsletter, il n’y a pas d’algorithme qui va pousser mon contenu à des personnes qui ne veulent pas le voir. Il y a un contrat clair, donc si des personnes veulent lire mon point de vue, qui n’a pas plus de valeur qu’un autre, elles sont libres de me lire ou non. 

Qu’avez-vous envie de dire aux personnes qui ne sont pas encore abonnées ? 

Je pense qu’il y a un moment dans la semaine où on a le cerveau grillé, où on n’a plus la place pour bosser ou réfléchir, et cette newsletter trouve son utilité précisément à ce moment-là. C’est gratuit, ça ne fait pas forcément avancer le monde, mais on a une chance de se marrer. 

C’est un peu le seul cookie d’internet qu’on a envie d’accepter, quoi. 

C’est même le cookie de la vie ! C’est le moment où on a besoin d’un peu de sucre, là, tout de suite. Cette newsletter, on est trois à l’avoir créée, avec Romain Brignier et Magali Pasquiers. À l’origine, c’était une blague qui avait vocation à être lue par 15 personnes, et finalement ça a résonné plus qu’on ne le pensait, donc on continue, et on a beaucoup de plaisir à l’écrire comme à être lus. 

Entretien réalisé par Valentine Leroy


Retrouvez ici CDLT (feu TTFO), la newsletter qui dézingue le monde de la pub et du travail.

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